SACHA WALTZ KREATUR
Kreatur parle du corps humain, qui, isolé ou joint à une communauté, se déforme sous la pression. Alors que perdre ou prendre le pouvoir, penser l’altérité ou se regarder soi-même, s’aimer et se détester sont les intuitions de départ de cette pièce, la visite d’une ancienne prison de la Stasi à Berlin a confirmé à Sasha Waltz et ses danseurs des points d’appui mémoriels, sensitifs pour travailler le confinement inhumain, la station debout, le continuel éveil. La chorégraphe évoque un monde où les constrictions autant physiques que physiologiques nous obligent au mouvement. Le corps devient le symbole d’une lutte, pris en étau entre des sensations concrètes d’emprisonnement et des sentiments de libération. Pour chercher ce qu’il y a de sombre et de lumineux en chacun, elle a souhaité travailler en collaboration avec de grands artistes, pour les costumes, l’espace et ses reflets, les sons métalliques et concrets… Tout cela compose Kreatur : un univers minimaliste de noir et blanc, où seule la peau et le vivant font couleur et où les figures en présence sont des images d’un futur possible, à la fois familières et inconnues.